On a lu la biographie très complète d’Elon Musk par Walter Isaacson, l’ex rédacteur en chef du Times, parue en septembre, et l’on ne résiste pas au plaisir de vous citer quelques extraits du chapitre intitulé “L’argent”, et sous-titré “L’homme le plus riche du monde”.
On y apprend que c’est en 2021 que le boss de Tesla et SpaceX dépasse Jeff Bezos avec une fortune estimée à 190 milliards de dollars. D’après ce qu’on sait, il réinvestit en permanence ses gains dans ses entreprises. Mais il vit tout de même comme un milliardaire.
Et c’est là que la biographie devient assez étonnante. On y évoque une fête en novembre de cette année-là pour l’anniversaire de l’artiste Grimes, la femme d’Elon Musk. Elle s’y produit comme Djette dans un décor exceptionnel et une de leurs proches présente raconte : “On était là, sous cette œuvre d’art aux lumières interactives à danser sur la belle musique de Grimes. Je pensais à la chance que nous avions grâce à Elon, mais lui n’arrivait tout simplement pas à profiter du moment.” Car l’entrepreneur ne participe pas aux festivités et reste enfermé dans sa chambre à jouer à un jeu vidéo.
Il communique ce soir-là avec l’auteur de la bio pour lui demander s’il a de bons médecins à lui recommander car il se plaint de maux de ventre et lui confie : “Depuis 2007, ça a été la souffrance permanente. Vous avez un pistolet sur la tempe : fais fonctionner Tesla, sors un lapin de ton chapeau, et puis encore un autre…Un jet continu de lapins qui partent dans les airs. Si le lapin suivant ne sort pas, vous êtes mort. Ça a des conséquences. Ce n’est pas possible d’être constamment à se battre pour survivre, toujours en mode adrénaline, sans que ça fasse du mal.”
Le portrait qui se dessine de l’homme le plus riche du monde est un être dévoré d’angoisse, très dur à vivre pour son entourage et ses collaborateurs.

Elon Musk, de Walter Isaacson, Fayard, septembre 2023.